18 déc. 2014

Fashion Mix au Musée de L'Histoire de l'Immigration à Paris





Grâce à Bastina Voyages et au projet Migrantour, je travaille sur un projet de balades, visites guidées autour du thème des migrations sociales.

Dans le cadre de ce projet, j'ai eu la chance de participer à l'avant-première de l'exposition "Fashion Mix" au musée de l'Histoire de l'Immigration à Paris. Elle a été conçue et réalisée avec le Palais Galliera.



Paris est la capitale de la Mode depuis Louis XIV et la mode  française est reconnue internationalement pour son savoir-faire, son élégance.
Or un grand nombre de nos plus célèbres créateurs sont issus de l'immigration.



A chaque fois que j'entre dans ce musée, connu aussi sous le nom de Palais de la Porte Dorée, je suis saisie par l'immensité du lieu, le gigantisme de l'architecture des années 30.
Et là! Deuxième effet kiss cool: en entrant dans le lieu d'exposition: une salle d'une longueur incroyable et des mannequins disposés les uns après les autres tel un défilé. Magnifique!



L'expo commence par Worth, créateur du Second Empire, venant d'Angleterre. Il souhaitait que l'on dise son nom avec l'accent français, soit Vort.




Il fut le premier à avoir proposé un système de présentation de défilés avec des mannequins. A l'époque, on les appelait des sosies car on prenait des femmes qui avaient la même silhouette que les clientes. (ça a bien changé!!!)
C'est lui aussi qui propose pour la première fois, le principe de saisonnalité dans la mode. (collection Printemps-Eté, Automne-Hiver)
La haute-couture française  naît avec Worth, un britannique et son associé un suédois!!



Un peu plus loin, c'est avec une certaine émotion que j'aperçois des échantillons de pulls d'Elsa Schiaparelli.



Gabrielle Chanel disait d'elle: "cette artiste qui fait des robes".
Très proche du milieu surréaliste, ses créations faisaient fureur. Je n'avais encore jamais vu en vrai ses pulls en trompe-l'œil qui firent un tabac dans les années 20. Ne sachant ni coudre  ni tricoter, Elsa, une italienne demandait  à des arméniennes de les fabriquer.
A côté, n'oubliez pas de vous pencher sur le document de 1931, c'est une sorte de lettre de motivation pour se faire naturaliser française. Une appréciation explique sa bonne moralité et sa contribution à l'art en France.




Paco Rabane a fui l'Espagne à l'âge de 5 ans. Son grand frère et son père ont été fusillés par les franquistes. Il s'appelait Francisco Rabaneda Cuervo. Il a bouleversé la mode en proposant des robes immettables et iconoclastes en métal, en plastique, en cuir.

 
 
 
Alaïa était étudiant aux Beaux-Arts de Tunis section sculpture (aaaaah tout s'explique!!) et aidait sa sœur en couture.
Il s'installe à Paris en 1956 et ne parle pas un mot de français. La Maison Dior le remercie au bout d'un mois, le barrage de la langue l'ayant relégué à coudre des étiquettes.
 
 
Maintenant, il ne sait quasiment plus parler arabe et est considéré comme un maître pour toutes les générations de stylistes.
"La plus belle décoration que j'ai reçue? Ma carte de naturalisation française"
Les japonais créent le choc absolu dès les années 80.
Kenzo est expulsé de son appartement au Japon car son immeuble va être détruit. Il reçoit une compensation et c'est avec cet argent qu'il va se payer un billet de paquebot pour la France.
Il présente sa première collection avec des tissus achetés au Marché St-Pierre, des tissus de tout le monde, des tissus populaires.
 
 
Yamamoto et  Rei Kawakubo (Comme des garçons) créent le buzz.
Apparaissent sous nos yeux, des tenues déchirées, noires, en lambeaux, déstructurées, asymétriques.
 
 
Cette notion de misérabilisme provoque une déferlante raciste et violente contre la mode japonaise.    On parle de "nippé par les nippons", de "péril jaune". On ne comprend absolument pas cette notion de "non fini", mais en deux ans, les journalistes changent radicalement d'avis.
Le "non fini" ne veut pas dire mal fait, mais ouvert...
Le meilleur exemple pour l'illustrer serait la céramique Raku, la céramique dont la fêlure, le défaut de cuisson fait toute la beauté de la pièce.
 
 



Musée de l'Histoire de l'Immigration
Palais de la Porte Dorée
293 avenue Daumesnil
75012 Paris
Du mardi au vendredi de 10h à 17h30
Le samedi et le dimanche de 10h à 19h
http://www.histoire-immigration.fr/
 

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